jeudi 10 juin 2010

Ménon (2) : Plan du Dialogue


Le Ménon (écrit sans doute vers -390/-385) est un Dialogue dit « de transition » entre les dialogues socratiques (aporétiques) et la théorie platonicienne des Idées. Dans le Ménon, Platon donne un argument en faveur de la théorie de la Réminiscence mais ne parvient pourtant pas à une définition de ce qui est nécessaire pour la Science de la Vertu par distinction de l’Opinion vraie. Il ne résout pas le problème initial sur la Morale mais propose une solution au problème préalable de la Connaissance.

PLAN (70a – 100c, Nathan p. 34 - 75)

Problème initial : Peut-on enseigner la vertu ?

I) Quelle est la définition de la vertu ? (71e - 79c, p. 35 - 46)

Première aporie : théorie de la définition et critique des premières définitions.

II) Comment définir ce qu’on ne connaît pas ou connaître ce qu’on n’a pas défini ? (79e - 86c, p. 47 - 56)

Paradoxe de la Connaissance et Théorie de la Réminiscence pour résoudre ce paradoxe : si on peut chercher la vérité, c’est qu’on a en quelque sorte déjà en nous une représentation de l’Idée vraie, même s’il faut la retrouver par le dialogue.

III) Si la vertu peut s’enseigner, il faut qu’elle soit une science. (86c-100b, p. 57-74)

Retour à la première aporie : Nous n’avons pas encore cette science de la vertu, donc il faut se contenter pour l’instant pour la vertu de l’Opinion droite, faute d’un savoir.

I Résumé de la première partie : Peut-on définir la vertu ? (70a-79e)

I.1) Le jeune Ménon demande à Socrate si on peut enseigner à être vertueux (comme le prétendent les Sophistes comme Gorgias ou Protagoras). Socrate répond qu’il ignore ce qu’est la vertu mais il ajoute ironiquement que personne ne sait ce que c’est. Il faut donc définir la vertu.

Première définition de la vertu : Ménon énumère plusieurs exemples de vertus. Socrate dit que ce n’est pas une définition unifiée mais un « essaim », une multiplicité (72a).

I.2) Mais qu’est-ce qu’une bonne définition ? Elle doit être quelque chose qui unifie plusieurs sortes de choses. Si je définis la « rondeur », j’ai besoin de l’idée de figure mais la rondeur est une figure, pas la figure. De même, la justice ou la tempérance sont une vertu, pas la vertu en général. Socrate donne un exemple de définition avec la couleur selon la méthode des Sophistes (la couleur est un « effluve des figures qui peut être senti par la vue »).

I.3) Seconde définition de la vertu : Ménon définit le fait d’être vertueux comme « être assez puissant pour se procurer les belles choses que l’on désire » (77a).

Socrate critique la définition. On désire toujours un bien (ou ce qu’on croit être un bien). Mais si j’ai la puissance de me procurer des biens de manière injuste, je ne suis pas vertueux. (78e)

Donc il faut pouvoir se procurer ces biens avec justice. Mais la justice est une vertu. Cela reste donc une définition circulaire. Donc on n’a pas encore défini la vertu.

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